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LA PYRAMIDE DE DIDOUFRI | |||||
Le Pharaon Khéops, ambitieux propriétaire de la Grande Pyramide a quitté la terre des hommes pour rejoindre les cieux où l’attend Rê, son Père divin. Didoufri, connu aussi sous le nom de Djedefrê est monté sur le trône d’Egypte. A son tour le jeune Pharaon, se préoccupe très tôt de construire sa tombe et choisit un site nouveau, difficile d’accès et relativement peu spacieux : Abou Roach à quelque huit kilomètres au Nord de Guizeh. Par contre, la situation exceptionnelle de ce lieu a certainement influencé le roi : au Nord, il domine le Delta et au Sud, c’est tout le plateau memphite qui s’offre au regard. Didoufri ordonna la construction d’une pyramide aux dimensions bien inférieures à celles de son père Khéops mais l’éminent espace qui lui avait été réservé comblait avec bonheur cette différence. La taille d’une pyramide n’était pas, à priori, à mettre en relation avec la puissance du Pharaon qui en commandait la construction. Certes, si l’aura de Pharaon, sa prestance, son charisme, son caractère pouvaient influencer les œuvres qu’il laissait à la postérité, la construction d’une pyramide obéissait bien plus à des impératifs religieux. Ainsi, selon les nécessités du culte, la pyramide pouvait laisser le pas au Temple funéraire d’autant plus complexe que le tombeau était simple. Ainsi quoique inachevé, le Temple funéraire de la pyramide de Didoufri offrait déjà un riche ensemble statuaire dont il nous est parvenu quelques fragments. Il reste bien peu de choses de la superstructure initiale de la pyramide, l’ouvrage ayant été débité dès l’époque romaine et à la fin du XIXème siècle à raison de 300 chameaux par jour. L’avenue qui permit aux ouvriers d’acheminer les blocs de pierre fut tracée en biais par le Nord-Est et non par l’Est comme le voulait la tradition sur à peu près 1,5 km selon les relevés de Petrie. Cette voie venait du Temple de la Vallée (temple bas), temple qui n’a toujours pas été fouillé, pour aborder le Temple funéraire de la pyramide. Par contre les fouilles concentrées sur le Temple funéraire ont révélé de nombreux fragments de statues dont la Belle Tête du Louvre en quartzite rouge ainsi qu’une statue du roi assis, son épouse à ses pieds. Une mission franco-suisse chargée d’étudier cette pyramide estima dans ses rapports les chiffres suivants : Hauteur supposée : 66 m Mesure de chaque côté : 106 m Angle d’inclinaison : 52° On ne sait pas encore si c’est le court règne de Pharaon, à peine huit années, qui empêcha l’aboutissement des travaux. En effet, ce temps de règne nous est fourni par le Canon royal de Turin très peu prolixe au sujet des rois de la dynastie IV. Par contre, sur l’une des pierres qui recouvrait la barque funéraire qui avait été déposée au pied de la Grande Pyramide, on a retrouvé une inscription datant du règne de Didoufri faisant mention de la 22ème année de son règne, règne qui aurait été lors assez long pour permettre l’achèvement des travaux. D’ailleurs, il est fort possible que cette barque, dédiée à Khéops ait été commandée et installée sous le règne de Didoufri. On peut se demander quelles sont les raisons qui ont poussé Didoufri, héritier présomptif du savoir faire de ses ancêtres Snéfrou et Khéops, à bâtir une pyramide nettement plus petite dont le volume est estimé au dixième de celui de la pyramide de son père. A suivre… La pyramide de Didoufri avait tout pour séduire les plus curieux des archéologues car elle possède tous les éléments constitutifs des tombeaux royaux de la dynastie IV. Malgré les premiers travaux de E. Chassinat en 1900 et 1901, elle était restée dans l’ombre de ses grandes sœurs de Guizeh. Il a fallu attendre la venue sur le site d’une mission franco-suisse pour que les fouilles reprennent durant cinq campagnes. Avant de parler de la seconde pyramide de Guizeh, celle de Kephren, il faut insérer dans notre histoire le règne d’un Pharaon obscur qui n’a pas encore vraiment trouvé sa place dans la succession des rois de la dynastie IV et qui serait le commanditaire d’une bien curieuse pyramide appelée la Grande Excavation. Certains chercheurs placent son règne entre ceux de Kephren et Mykérinos, d’autres entre ceux de Didoufri et Kephren. Nous choisirons la seconde hypothèse. |
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LA GRANDE EXCAVATION | |||||
Le site de Zaouiêt el-Aryân est situé au Sud de Guizeh. Cet endroit fut choisi par un Pharaon désireux d’entreprendre la construction d’une pyramide qui, si elle avait été achevée, aurait été immense. Il n’en reste actuellement que la substructure. La chambre funéraire se trouvait sous la pyramide au terme d’une longue descenderie terminée par un puits rempli de blocailles. Dans cette chambre, un sarcophage en granite fut retrouvé, de forme ovale, et présentait l’originalité d’être encastré dans le dallage. Les fouilles de cette pyramide qui furent entreprises de 1904 à 1912 par Barsanti n’ont malheureusement pas apporté les preuves qui nous auraient éclairés sur le propriétaire de ce tombeau. Certains blocs portaient pourtant, tracés en hiéroglyphes cursifs, des traces du cartouche royal. Au grand regret des spécialistes, imparfaitement recopiés et dessinés, les hiéroglyphes antiques n’ont pu révéler les premiers signes du nom royal, seul le signe ka ayant pu être conservé incitant Maspero à livrer le nom de Neferka. Selon Jaroslav Cerny il pourrait s’agir de Nebka. Le mystère reste entier. Seule une similitude entre la substructure de la pyramide de Didoufri et celle de cette pyramide inachevée permet de situer le propriétaire de l’ouvrage avant le règne de Kephren. |
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LA PYRAMIDE DE KEPHREN | |||||
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Le Temple Funéraire et le Temple de la Vallée Pour les chercheurs, le complexe funéraire de Kephren a l’avantage inestimable de présenter relativement bien conservés tous les éléments architecturaux en vigueur à cette époque. N’oublions pas le plan classique d’un tel ensemble qui supporte l’enceinte, la pyramide satellite, le Temple Funéraire, le Temple de la Vallée, la chaussée montante et l’ensemble portuaire. Le Temple de la Vallée fut découvert par Mariette en 1853 qui le dégagea partiellement des sables en 1863. La tâche fut terminée par une mission allemande dirigée par Uvo Hölscher en 1909-1910. Le Temple Funéraire et le Temple de la Vallée ne présentent aucune décoration en relief contrairement à ceux de Snéfrou et Khéops richement décorés. Leurs dimensions étaient imposantes : Temple Funéraire 113 m x 49 m Temple de la Vallée 45 m x 50 m Par contre cette absence de décoration fut compensée par la découverte, dans le Temple de la Vallée aux murs inclinés vers l’intérieur comme ceux des mastabas et composé entre autres d’un vestibule et d’une salle hypostyle, d’une importante statuaire. Un peu plus d’une vingtaine de statues du Pharaon furent découvertes parfaitement alignées le long des murs. C’est de cet ensemble que provient la célèbre statue en diorite de Kephren conservée au musée du Caire où l’on voit le roi protégé par le faucon Horus qui enserre la nuque royale de ses ailes. La statuaire de Kephren est estimée à près de deux cents statues en albâtre, schiste ou diorite Le Sphinx et le Temple du Sphinx Le Sphinx Situé à côté du Temple de la Vallée, le fameux Sphinx aurait été construit sous le règne de Khephren mais le projet aurait bien pu naître du vivant de Khéops, commencer sous Didoufri pour s’achever sous le règne de Kephren dont il serait l’effigie. L’emploi du conditionnel est de rigueur car de nombreux spécialistes dont l’égyptologue allemand Rainer Stadelmann pense que le Sphinx représente plutôt le roi Khéops. Selon les résultats de son étude, la forme du visage du Sphinx, les caractéristiques du nemes qui couvre sa tête, la manière dont est travaillé l’uraeus au front royal, les traits physiques du visage et l’absence de barbe plaident en faveur de Khéops. A suivre... Symbole de la puissance royale, le sphinx tentait d’exprimer au travers de l’image léonine la force solaire de Pharaon dont il marque les traits. Certains réfutent l’idée que cette célèbre statue puisse être considérée comme la gardienne de la nécropole de Guizeh. Pourtant dans la croyance égyptienne le lion était considéré comme le gardien des portes des horizons Est et Ouest. N’est-il pas dit par la bouche même du Sphinx : je protège la chapelle de cette tombe. Je garde cette tombe sépulcrale. Selon les anciens Egyptiens, le Sphinx était considéré comme le shesep-ankh d’Atoum, la statue vivante d’Atoum, assimilé à Hamarkhis au Nouvel Empire. Lorsque Bonaparte arriva en terre d’Egypte, seuls le cou, la tête et l’épaule du Sphinx étaient visibles. Une fois les travaux de désensablement terminés, une stèle apparut entre ses pattes révélant à l’expédition française qu’un Pharaon consciencieux et reconnaissant les avait précédés dans cette noble tâche. Thoutmosis IV, roi glorieux du Nouvel Empire, explique les raisons qui l’ont poussé à ériger cette stèle commémorative la toute première année de son règne : La narration commence par une description du roi dont la beauté égalait celle d'Horus. Puis on nous révèle que le prince aimait se distraire sur le plateau désertique à l'insu de tous..., lancer des flèches sur une cible en cuivre, chasser le lion ou la gazelle, courir sur son char tiré par des chevaux plus rapides que le vent, accompagné de quelque escorte. Sur le plateau de Guizeh, repose donc la statue colossale de Khepri, le Sphinx, là déposée, grande par la puissance et splendide par la dignité, recevant l'ombre de Rê. Les habitants de Memphis et de toutes les villes environnantes viennent adorer son visage, les bras levés et déposer de riches offrandes pour son ka. Un jour, à l'heure de midi, le prince Thoutmosis faisait sa promenade. Se reposant à l'ombre de ce grand dieu, il fut pris d'un songe alors que le soleil était au zénith. C'est au cours de cette sieste que le jeune prince, futur Thoutmosis IV, fit le rêve prémonitoire de sa royauté. Le Sphinx lui parle : "Regarde-moi, tourne les yeux vers moi, ô mon fils Thoutmosis ! Je suis ton père Haramakhis-Khépri-Athun. Je t'accorde ma royauté sur terre, à la tête de tous les êtres vivants. Tu porteras bien haut la couronne blanche et la couronne rouge..., c'est à toi qu'appartient le pays, dans toute sa longueur et dans toute sa largeur... Vois l'état dans lequel je me trouve, vois mon corps endolori, moi qui suis le seigneur du plateau de Guizeh ! Sur moi s'avance le sable du désert." Et Thoutmosis IV ne fut pas le seul mécène du grand Sphinx dont les mesures imposantes 57 m de long et 20 m de haut allaient causer beaucoup de soucis à ceux qui allaient prendre en charge sa restauration. Dès l’époque romaine, la statue fut dégagée des sables l’emprisonnant ; en 1818, Caviglia répéta les mêmes gestes, tandis que Maspero, en 1925, tentait à son tour de sauver la statue. Actuellement de nombreuses tentatives continuent ce sauvetage, tentatives parfois malheureuses, très peu esthétiques, souvent nuisibles, dans l’espoir d’une solution définitive qui le sauverait de la pollution et des dégâts causés par les eaux de la nappe phréatique. Le Temple du Sphinx qui fait face au Sphinx a été fouillé en 1935-1936. C’est seulement en 1965 qu’une étude menée par une mission suisse permit d’envisager que ce temple était dédié au dieu Rê dans ses trois formes successives, Kephri le matin, Rê le midi et Atoum le soir. Voir kheperou |
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LA PYRAMIDE DE MYKERINOS | |||||
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Malheureusement, la dynastie IV va bientôt s’achever avec le Pharaon Chepseskaf et une bien curieuse construction appelée Mastabat Faraoun. Désormais, nous devons reprendre notre navigation et nous déplacer, quitter la nécropole de Guizeh et revenir à Saqqarah-Sud à cinq kilomètres de Dachour.géographie des pyramides du Nord au Sud | |||||
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