"L’homme y passe
à travers des forêts de symboles
qui l’observent avec des regards familiers"

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mastabas de l'Ancien Empire
PRECURSEUR DE LA PYRAMIDE, LE MASTABA
Les pyramides sont les monuments les plus frappants et les plus spectaculaires de l’Ancien Empire. Glorieux talismans de pierre à l’usage unique de Pharaon, escaliers magiques ou rampes solaires permettant au Roi d’accéder au ciel, ces édifices nous renseignent essentiellement sur la destinée solaire de la personne royale.
D’autres monuments, nettement moins impressionnants, mais beaucoup plus révélateurs de la vie quotidienne sous l’Ancien Empire, caractérisent précisément cette époque : ce sont les mastabas, tombes non royales, édifiées à l’origine pour les hauts dignitaires et les nobles puis accessibles au milieu de l’Ancien Empire à une couche de plus en plus étendue de la population même si cette forme de sépulture reste l’apanage d’une classe relativement aisée. La décoration murale de ces tombes qui décrit les différents aspects de la société égyptienne est une mine de renseignements pour l’égyptologue, attentif et heureux lecteur qui suit pas à pas, salle après salle, le défunt dans ses occupations et ses loisirs les plus simples : chasse, pêche, travaux dans les champs, repas funéraires, scènes d’offrandes, scènes familiales, le répertoire est immense.
Pénétrons au cœur de ces tombeaux et accompagnons l’Egyptien antique dans sa recherche d’éternité. Au fil des mots, n'hésitez pas à parcourir l'album magique qui, par la beauté de ses images, enchantera vos yeux et entraînera votre imagination dans un doux vagabondage (votre patience sera l'égale de la constance égyptienne : temps de chargement un peu long mais le bonheur est au bout de l'image).
EVOLUTION DU MASTABA
Nous avons vu dans l’Univers des pyramides que le mastaba se présente sous la forme d’une construction rectangulaire aux murs légèrement inclinés vers l’intérieur. Cette superstructure qui ressemble au banc typique adossé au mur de la maison rurale égyptienne n’est que la partie visible d’un ensemble beaucoup plus complexe creusé dans le sol. A l’origine, on privilégie la partie supérieure présentée en façade de palais et munie sur le mur Est d’une stèle fausse-porte, lieu de rencontre entre le monde des morts et le monde des vivants qui venaient y déposer les offrandes rituelles dont s’emparaient magiquement les âmes des défunts. Peu à peu, on déplaça ce lieu d’offrandes au cœur même de la superstructure tandis que le serdab et le puits qui menait aux chambres funéraires étaient inaccessibles aux vivants.
Construit en brique crue dans les premiers temps de l’Ancien Empire, une lente évolution permit à ce type de construction de bénéficier, vers la dynastie IV, de l’emploi de la pierre, matériau d’éternité « inventé » pour la pyramide royale de Djeser. La partie souterraine est protégée avec beaucoup de soin car elle abrite le sarcophage du défunt très souvent somptueusement décoré. Une partie des offrandes est déposée à côté du sarcophage, indispensable viatique qui constitue une réserve pour l’éternité à venir tandis que des offrandes quotidiennes sont déposées dans la superstructure, au cœur d’une chapelle, par les prêtres chargés du rituel.
Ainsi, les murs de cette chapelle aux offrandes seront de plus en plus décorés de scènes diverses. Le développement de plus en plus large du répertoire iconographique entraînera l’émergence de salles de plus en plus nombreuses et il atteindra son apogée durant la dynastie VI avec la tombe du Vizir Mererouka dotée de trente-deux salles dont vingt sont réservées à son propre usage.
C’est à Saqqarah, durant les dynasties V et VI que l’on trouve le plus grand nombre de mastabas d’un exceptionnel raffinement. Les superstructures sont dotées de vingt chambres et plus, animées de nombreuses décorations aux peintures multicolores.
Comme on peut le voir encore à Guizeh au pied de la pyramide de Khéops, les tombes sont rangées selon un plan très précis formant des rangées régulières. Disposées ainsi dans l’entourage immédiat de la pyramide royale, de véritables cités funéraires se développent près de ce lieu magique, les plus chanceux des dignitaires se trouvant au plus près de la tombe royale.
Suivant l’exemple de la nécropole royale, la province développe elle aussi des tombes monumentales, très souvent des hypogées quand la nature du terrain ne permet pas la construction complète d’un mastaba. Taillés dans le roc, ces tombeaux s’inspirent de l’architecture des mastabas et l’iconographie reste la même.






LES DIFFERENTES SCENES
Pour l’Egyptien antique, le caractère magique de toutes les représentations peintes à l’intérieur de son tombeau possédait une puissance d’action indubitable. Ces illustrations ne sont pas l’image d’une douce vie future, ni le souvenir de la vie passée, elles sont l’image de la morale de l’ancienne Egypte. Elles sont fondamentalement destinées à situer l’activité du défunt à sa juste place dans l’Etat égyptien, à assurer à son ka, qui constitue le lien entre le monde des puissances surnaturelles et le monde terrestre, que chaque chose est dans l’ordre préétabli et qu’il n’existe aucun autre motif de mécontentement entre ces deux mondes (Barocas).
La stèle fausse-porte
Nous avons vu que le lieu de culte qui permet aux vivants de rendre un hommage quotidien au défunt est la fausse porte, appelée aussi stèle fausse-porte. A l’origine, cet élément est situé au fond d’une niche ouverte sur la paroi orientale du mastaba. Puis le culte du mort prend peu à peu possession de l’intérieur du mastaba au sein d’une chapelle qui abritera désormais la stèle fausse-porte. On prendra l’habitude de décorer le mastaba par la représentation de cette stèle, puis la chapelle évoluera pour se transformer en une multitude de salles aux décors de plus en plus riches. Porte aveugle, symbole du lien entre le monde des morts et le monde des vivants, on représentait souvent sur le linteau de cette porte les noms et titres du défunt, parfois même son image.
La stèle fausse-porte la plus classique imite la porte d’une maison, avec ses montants, son linteau et petit détail, le rouleau servant à maintenir un store.
Un autre type de stèle fausse-porte, couramment utilisé à partir de la dynastie V, est celui imitant l’entrée d’un monument de culte : une des plus caractéristiques est celle du vizir Méhou, haut dignitaire ayant vécu sous les Pharaons Teti, Ouserkarê et Pepi I. Situé à Saqqarah, son mastaba révèle une magnifique fausse porte en calcaire peinte en ocre rouge. Les hiéroglyphes sont gravés dans le creux et sont peints en ocre. Révélatrice de la très haute fonction qu’il détenait, les hiéroglyphes précisent tous les titres et fonctions occupés par sa haute personne au sein des différentes administrations de l’Etat.
Un autre type de stèle fausse-porte apparaît dès la dynastie IV, la fausse porte d’apparat qui imite une façade de palais, avec saillies et redans. Le monument funéraire est alors désigné comme un palais et on retrouve souvent cette fausse porte associée au type le plus classique de stèle fausse-porte.
La scène du repas funéraire
Gravé dans la partie supérieure de la stèle fausse-porte, un thème majeur de l’iconographie du mastaba vient s’intégrer aux titres et fonctions du propriétaire : celui de la scène du repas funéraire. Il deviendra rapidement indépendant et prendra place dans la chapelle funéraire, on l’appellera stèle du repas funéraire ou dalle d’offrandes. Le défunt dont les titres et les noms sont soigneusement gravés, est représenté assis devant une table largement pourvue de mets les plus divers. Par le texte et par l’image, une liste extrêmement précise détaille qualitativement et quantitativement la nature des offrandes faites au défunt. La profusion des offrandes qui s’étalent devant lui n’est pas innocente. Soucieux de son devenir dans l’au-delà et par crainte que, dans un avenir plus ou moins proche, la diligence des vivants ne vienne à s’éteindre, le défunt s’assure ainsi de réserves éternelles qui prendront vie par la magie de l’image. Autour de cette scène, d’autres manifestations traduisent cette crainte de manquer un jour de subsistance : ainsi, des porteurs d’offrandes se succèdent autour du défunt dans un défilé éternel tandis que d’autres scènes traduisent la production des vivres destinés aux offrandes.






L'ORGANISATION DES THEMES
Illustrant la vie du défunt dans l’au-delà, les répertoires iconographiques, tout en étant d’une fabuleuse richesse, ne varient pas beaucoup d’une tombe à l’autre. Qu’il s’agisse du vizir, d’un haut fonctionnaire, d’un noble, d’un riche artisan, les préoccupations sont les mêmes, seuls les moyens pécuniaires que le défunt peut accorder à la réalisation de sa tombe interfèrent sur ses dimensions et la surface allouée aux peintures murales.
Schématiquement, le mur qui reçoit la décoration est divisé en plusieurs registres, larges bandes régulières horizontales bordées de chaque côté par un espace réservé au portrait du défunt vers lequel s’oriente toute la série des registres. Chaque registre est disposé selon un ordre chronologique parfait, la scène la plus ancienne se trouvant au niveau supérieur, la scène la plus récente, conclusion du thème raconté, se trouvant au niveau inférieur. Ainsi la scène des travaux champêtres illustre parfaitement cette succession temporelle et l’on peut suivre au fil des trois saisons, les étapes de la récolte du grain ou les différents stades de la vinification.
Les scènes de boucherie sont très fréquentes de même que les scènes de chasse, deux sources de production inévitables qui pourvoiront la table du défunt. Les cérémonies d’abattage des animaux sont très représentatives de la pensée égyptienne qui croyait fermement dans le pouvoir vital et régénérateur de certaines parties animales telles le cœur et la cuisse. Les instants qui traduisent les différentes étapes de la mise à mort, du découpage et de l’offrande sont soigneusement répertoriés et leur valeur symbolique n’est point négligeable puisque ces animaux sacrifiés permettent au défunt de revenir à la vie.
Les scènes de la vie quotidienne qui mettent en scène le défunt, scènes de chasse, de pêche ou scènes agricoles traduisent la position sociale qu’occupait le défunt, position qu’il compte bien détenir encore dans l’au-delà. Le plus souvent, c’est lui qui dirige les travaux, c’est lui qui contrôle et qui vérifie la bonne exécution des tâches et cette place souligne le haut rang social qu’il occupait parmi les vivants.
Nous avons vu dans Economie et Pouvoir que toute décision architecturale, toute entreprise monumentale dépend d’un ordre royal. Pharaon ordonne, les artisans mettent en œuvre leur savoir-faire ancestral pour combler les désirs royaux. Les métiers de l’artisanat sont donc les plus représentatifs de la position du défunt dans la société et de la place qu’il détient auprès de Pharaon. L’artisan pouvait donc, par le fait même du caractère indispensable de son métier, être très proche du roi et les scènes d’artisanat des mastabas privés illustrent bien cette position privilégiée qu’ils détient dans la société. La majeure partie de la production artisanale est destinée à un usage funéraire, mobilier, objets de culte, vase, sarcophage, etc. Et l’on retrouvera, largement peintes sur les murs, les représentations imagées des artisans au travail. Tous les textes qui accompagnent les images des scènes artisanales fournissent des détails concernant l’activité décrite, la situation professionnelle de l’artisan, ainsi que la nature des objets concernés.
Si la plus grande partie des représentations de la tombe illustrent la vie quotidienne, les croyances funéraires ne sont pas tout à fait absentes du répertoire iconographique. A la différence de Pharaon qui conçoit son éternité auprès des dieux, l’Egyptien antique projetait son devenir sous terre, auprès de ses ancêtres.
La salle funéraire située à l’extrémité d’un puits souterrain et qui abrite le sarcophage, est conçue pour être la demeure d’éternité du défunt. Le défunt est prêt pour son voyage vers le Bel Occident. Il peut l’effectuer en traversant le Nil en bateau et cette traversée est très souvent représentée dans les peintures murales comme un voyage en barque. L’au delà est comparé au milieu mythique où la belle Isis accoucha de son petit Horus, les marais du Delta, la contrée légendaire de Chemnis. Les fourrés de papyrus qui sont, dans le contexte quotidien, des lieux privilégiés de chasse et de pêche et qui fournissent une matière indispensable, le papyrus, ces fourrés donc, deviennent alors les lieux symboliques de la renaissance après la mort, à l’image de l’histoire mouvementée de l’enfance d’Horus, fils d’Osiris. Le tombeau muni de ces indispensables tableaux est considéré comme un lieu idéal, générateur d’une vie qui se renouvelle en éternité. L’épouse du défunt que l’on voit à ses côtés participe aussi à cette renaissance et lui procure les moyens, par sa présence, de revenir à la vie.
















DES MASTABAS A L'HONNEUR
Mastaba de Nebet (dynastie V)
Le tombeau de Nebet est intéressant par la variété des thèmes abordés : le défunt assiste au défilé des offrandes, se penche sur le recensement du bétail, contrôle, dans les abattoirs, la mise à mort des animaux que l’on dépèce et coupe en morceaux sous le regard vigilant d’un scribe qui note le déroulement des opérations. Mais il inspecte aussi la qualité des vases d’onguents que l’on transporte sur des traîneaux. Puis il chasse dans les marais parmi les papyrus et assiste aux joutes nautiques.
Mastaba de Nefer et Kahay (dynastie V)
Dans cette tombe furent ensevelies, sous trois générations successives, neuf personnes. Les illustrations sont extrêmement diverses. La paroi qui sépare la chapelle funéraire du serdab, pièce qui abrite la statue du défunt, a livré de très belles illustrations : sous les trois fentes qui relient la chapelle au lieu inaccessible aux vivants qu’est le serdab, on peut voir le défunt, presque grandeur nature, en train de recevoir des offrandes proposées par des porteurs aux mains chargées de victuailles les plus diverses : volailles, pains, etc. Il s’appuie sur un bâton et, à ses pieds, un personnage, peut-être son épouse, respire une fleur de lotus.
Un peu plus loin, des artisans fabriquent un sarcophage, des boulangers cuisent le pain, des pêcheurs démêlent leurs filets tandis que des bergers font sortir des bêtes hors de l’eau. Ailleurs, des hommes tordent un linge gonflé de raisins qui produiront un jus délectable, des nains enfilent des perles et des danseuses exécutent une danse harmonieuse. Sur un autre mur, les scènes d’abattage des animaux surprennent par la vivacité des personnages en pleine action. Les bêtes sont égorgées, le sang est soigneusement recueilli, un commis se dirige vers la table d’offrandes, chargé d’une cuisse de bœuf sur l’épaule et tenant dans sa main le cœur de l’animal.
Mastaba d’Iynefert (dynastie VI)
Cette tombe a pour particularité de présenter le défunt au crépuscule de ses jours, thème très peu abordé dans le répertoire égyptien.
Mastaba de la princesse Idout (dynastie VI)
La princesse Idout, dynastie VI, usurpa le tombeau d’un propriétaire inconnu de la dynastie V. Cette tombe comporte de nombreuses salles consacrées aux scènes nautiques et aux jeux qui s’y rapportent. Deux salles privilégient ce thème et l’on peut voir la belle princesse, assise dans une frêle barque, respirer une délicate fleur de lotus. Une scène un peu cruelle retient l’attention : une femelle hippopotame est en train de mettre bas tandis qu’un crocodile guette le nouveau-né qu’il dévorera.
Mastaba de Ti (dynastie V)
Ti fut un grand personnage de la dynastie V, ami unique, chef des secrets, chef des travaux du roi, directeur des pyramides de Neferirkarê et Niouserrê. De plus, il était l’époux de Neferhetepes, dame de la haute noblesse. Son mastaba est célèbre pour la beauté de ses reliefs et leur remarquable conservation. Les artisans de cette tombe ont atteint, ici, les sommets de leur art et ont traduit avec virtuosité et délicatesse les expressions les plus diverses. Devant nos yeux, des processions de femmes défilent portant le produit de leurs offrandes et le mouvement donné à leur marche est d’un exceptionnel réalisme. Un autre thème très connu est aussi abordé avec précision : un combat entre un hippopotame et un crocodile. On voit aussi Ti, sur une barque, aux côtés de son épouse : il inspecte, supervise, contrôle son domaine et les activités qui s’y déroulent.
Mastaba de Ptahhotep (dynastie V)
Le vizir Ptahhotep partagea son tombeau avec son fils, Akhouhotep. Tout comme le mastaba de Ti, la tombe de Ptahhotep est un chef d’œuvre de l’Ancien Empire. L’originalité des illustrations couvrant les parois de cette tombe réside dans la multitude des petits détails qui personnalisent gracieusement chaque registre. Outre les scènes rituelles d’offrandes, de chasse et de jeux, nous assistons à des scènes plus intimes : un serviteur masse avec soin les jambes de son maître, lui présente son nécessaire de toilette tandis que des lévriers et des jeunes singes sont assis sous son siège. Détail original et qui a son importance dans un contexte artistique où toute production est anonyme, on peut voir, dans les scènes de jeux nautiques, l’image d’Ankh-Ptah, probablement le chef des artistes et le créateur de l’œuvre, se désaltérant dans une barque.
Mastaba de Kagemmi (dynastie VI)
Kagemmi occupait la fonction de Grand Prêtre du Pharaon Teti mais il avait aussi la délicate charge de surintendant de la pyramide royale. Parmi les scènes de chasse, de jeux et d’offrandes, de danses et de travaux à la ferme, nous assistons à une scène inhabituelle : Kagemmi siégeant au tribunal.
Mastaba de Mererouka (dynastie VI)
Mererouka fut un personnage très important de la dynastie VI. Son mastaba est le plus important de tous ceux mis à jour actuellement et il reproduit la maison princière du maître des lieux. La tombe comptabilise trente-deux chambres réparties en trois parties : la première pour Mererouka, la seconde pour son épouse et la troisième pour leur fils. Parmi les scènes les plus célèbres, il faut citer celle qui raconte avec vivacité une chasse à l’hippopotame. Le tableau est riche de détails les plus infimes, sauterelles sur les papyrus, grenouilles et autres insectes, tandis que les hippopotames aux proportions très réduites par rapport aux chasseurs n’ont guère de chance de sortir vivants de ce combat nautique.
Mastaba de Merefnebef (dynastie VI)
En 1997, une équipe polonaise a mis à jour un mastaba de la dynastie VI d’une importance et d’une beauté exceptionnelles. Demeure d’éternité du vizir Merefnebef, les illustrations révèlent les détails intimes d’une famille pour le moins curieuse. On y découvre ce vizir en compagnie de ses quatre femmes légitimes mais aussi en compagnie d’une jeune femme qui ne semble pas faire partie de ses épouses mais dont la place aux côtés du vizir semble un peu déplacée. Malgré l’excellente conservation des peintures qui ont conservé une grande partie de leur éclat, quelques scènes ont été martelées et ont souffert des dégradations consécutives à la révolution de la fin de l’Ancien Empire.
Témoignages inestimables de la vie quotidienne sous l’Ancien Empire, les tombes des particuliers de cette époque ne cessent d’enchanter nos yeux. Les portraits à grande échelle soulignent l’importance accordée au défunt tandis que les tableaux peignent avec raffinement des scènes aussi diverses que les travaux dans les champs, les scènes dans les ateliers, dans les marais et les indispensables scènes d’offrandes. Parfois, on assiste à des scènes touchantes comme celle de cette jeune vache inquiète pour son petit veau à qui l’on fait traverser un canal (tombeau de Ti), tandis que dans la tombe du médecin Ankhmahor, on assiste à une scène de circoncision.
Mais Saqqarah ne fut pas seulement la nécropole des hauts personnages de l’Ancien Empire. De récentes découvertes ont permis d’affirmer que certains personnages contemporains du Nouvel Empire avaient, eux aussi, décidé d’être inhumés dans ces lieux chargés d’histoire. Ainsi trouvons-nous les tombes du célèbre Horemheb général promu Pharaon, de Maïa, la nourrice de Toutankhamon, et du vizir Aper-El. Nous les étudierons dans le chapitre Egyptologie.
Afin d'en apprendre encore plus sur les mastabas, afin de découvrir d'autres tombeaux et d'autres images, je vous propose de rejoindre la page suivante élaboréepar Thierry Benderitter/Osiris, le spécialiste des tombes et autres hypogées de l'Egypte ancienne :
http://www.osirisnet.net/mastabas/mastabas.htm
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