lettre c

Bienvenue dans le glossaire général. Cette page est ordonnée en différentes rubriques : villes, symboles, animaux, mots usuels.
Merci pour votre patience, cette page en construction s’enrichit régulièrement de mots nouveaux.



Villes
Coptos
Ville de Haute-Egypte, nome 5, Kift, les Deux Faucons. Ville très ancienne dont la position privilégiée donnait accès d’une part aux wadi du désert et des montagnes arabiques qui regorgeaient de trésors miniers et d’autre part aux rives de la Mer Rouge. On y vénérait le dieu Min, dieu de la fertilité.
Crocodilopolis
Ville de Haute-Egypte dans le Fayoum. Nome XXI. Aujourd’hui appelée Medinet el-Fayoum, Crocodilopolis est le nom grec de la ville égyptienne Shedet (Nart-pehut, le Palmier inférieur) ou Per-Sobek. Elle fut appelée plus tard Arsinoé par les Ptolémées. Crocodilopolis était dédiée au culte du dieu crocodile Sobek : on retrouve donc des vestiges du temple de Sobek (XIIème dynastie) et les vestiges du bassin du crocodile sacré dont Strabon décrit les repas.
Symboles
Couronne
Selon les occasions, Pharaon pouvait revêtir différentes coiffures ou couronnes :
La plus simple était le nemes, morceau de tissu rayé qui descendait sur le front, attaché à l’arrière et formant deux rabats de chaque côté du visage. Le nemes, contrairement aux idées reçues, était un attribut purement royal. Il pouvait être porté seul ou sous les couronnes.
La couronne Blanche (hedjet) symbolisait la Haute-Egypte du Sud. Cette mitre blanche affirmait l’autorité de Pharaon sur le Sud.
La couronne Rouge (desheret) symbolisait la Basse-Egypte du Nord. Ce mortier rouge affirmait l’autorité de Pharaon sur le Nord.
La réunion de ces deux couronnes en une seule formait le Pschent et affirmait l’autorité de Pharaon sur l’Egypte toute entière. Le terme de pschent, adapté par les Grecs, vient de l’égyptien Pa-Sekhmet, la Puissante. Pharaon coiffait cette couronne lors des cérémonies du couronnement et du jubilé trentenaire.
La couronne Atef surmontée de deux plumes portée par Osiris, Amon et Pharaon était un symbole de justice, de vérité et de perfection.
La couronne Kepresh, couronne bleue à pois est improprement appelée couronne guerrière. Probablement en tissu, en cuir ou en peau d’autruche, elle symbolise le triomphe de Pharaon sur ses ennemis et était portée au palais ou à la guerre.
Noms Usuels
Calendrier (saison)
Peuple d’agriculteurs, les Egyptiens mirent au point, dès les temps anciens, un premier calendrier basé sur le retour annuel de la crue du Nil. L’année comprenait trois saisons de quatre mois divisés en 30 jours :
Saison Akhet, inondation
I Thot du 19 juillet au 17 août
II Paophi du 18 août au 16 septembre
III Athyr du 17 septembre au 16 octobre
IV Koyak du 17 octobre au 15 novembre
Saison Peret, germination
I Tiby du 16 novembre au 15 décembre
II Mechir du 16 décembre au 14 janvier
III Phamenoth du 15 janvier au 13 février
IV Pharmouti du 14 février au 15 mars
Saison Shemou, moissons
I Pakhons du 16 mars au 14 avril
II Payni du 15 avril au 14 mai
III Epiphi du 15 mai au 13 juin
IV Mesore du 14 juin au 13 juillet
Jours épagonèmes
14 juillet naissance d’Osiris
15 juillet naissance d’Horus
16 juillet naissance de Seth
17 juillet naissance d’Isis
19 juillet naissance de Nephtys
Les Egyptiens avaient remarqué que l’étoile Sothys était invisible pendant 70 jours puis réapparaissait à l’Est au lever du soleil : ce phénomène, appelé « lever héliaque de Sothys » se produisait à la fin juillet en même temps qu’un autre phénomène : la crue du Nil. Le début de l’année égyptienne commençait lorsque les deux miracles se produisaient en même temps.
On peut dire que les Egyptiens se basaient sur trois calendriers : le calendrier des saisons, le calendrier lunaire et le calendrier solaire. Ces calendriers ne pouvaient coïncider : la crue du Nil intervenant irrégulièrement d’une année sur l’autre, les mois lunaires ayant 29 ou 30 jours et le calendrier solaire comptant 365 jours un quart. Afin de combler le décalage de leur calendrier qui ne comptait que 360 jours, les Egyptiens rajoutèrent les fameux jours épagonèmes, jours néfastes par excellence. Mais le calendrier perdait toujours six heures par année. Cela ne gênait pas les Egyptiens puisqu’il fallut attendre l’époque romaine pour que soit installée une année bissextile et l’ajout d’un jour tous les quatre ans. Finalement, le calendrier solaire servait pour l’administration et le comput des années de règne, tandis que le calendrier des saisons et le calendrier lunaire servaient aux fêtes religieuses.
Canope
Nom donné aux petits vases destinés à recevoir les viscères momifiés du défunt. Terme utilisé par les antiquaires du 19ème siècle et inspiré à tort par le dieu Canope. Le sommet des quatre vases canopes était orné de l’effigie des quatre fils d’Horus. Associés à quatre déesses et à un point cardinal, leur rôle était de protéger les organes correspondants :
Amset, dieu à tête humaine, lié à Isis et au Sud protégeait le foie
Hâpy, dieu à tête de babouin, lié à Nephtys et au Nord protégeait les poumons
Douamoutef, dieu à tête de chacal, lié à Neith et à l’Est protégeait l’estomac
Qebehsenouf, dieu à tête de faucon, lié à Selket et à l’Ouest protégeait les intestins.
C’est Champollion qui découvrit l’usage des canopes. Le 12 novembre 1818, il écrit :
"L’objet, enveloppé d’une toile,… de quatre pouces sur deux, nature animale bien évidemment, tissu fibreux. A la lampe : odeur animale, racornissement de la partie animale et ébullition du baume, réduction en charbon noir trouvé au fond du vase… C’est du foie, ou du cervelet." H. Hartleben, Champollion.
Cartouche
Lien de forme allongée fermé par un nœud qui contient le nom de Pharaon et qui symbolise tout ce que le soleil entoure c’est-à-dire l’univers. En égyptien, cartouche se dit shenou. Le pouvoir magique du cercle devait protéger le nom de Pharaon. Voir la titulature royale dans Pharaon.
Cénotaphe
Mot d’origine grec signifiant tombe vide. L’emploi du cénotaphe a été largement utilisé durant la période thinite mais sa véritable signification fait encore couler beaucoup d’encre.
A la fin du XIXème siècle, Pétrie avait découvert, près d’Abydos, quelques tombes des souverains thinites et avait avancé l’idée toute naturelle qu’ils avaient été enterrés à cet endroit. Quelques années plus tard, à Saqqarah, les fouilles d’Emery en 1935 remettent en cause cette théorie car il met au jour un groupe de tombeaux de la même période. Impressionnants par leur dimension et leur richesse, il en avait déduit que seuls des rois avaient pu en bénéficier : il affirma alors que les sépultures d’Abydos étaient de simples cénotaphes, Saqqarah étant le lieu des véritables sépultures royales.
Beaucoup d’hypothèses avaient été lancées pour expliquer ce parallélisme entre les deux nécropoles, Saqqarah et Abydos. L’on avait pensé que les tombes d’Abydos, simples tombeaux vides avaient un usage purement symbolique. En vertu du pouvoir magique consacré à la représentation d’un objet, le cénotaphe était utilisé pour permettre à Pharaon d’être présent aussi bien au Nord par sa sépulture qu’au Sud par son cénotaphe qui accueillait le double du souverain, le ka royal. D’ailleurs, lorsque Lauer découvre en 1928, dans l’enceinte de la pyramide à degrés du roi Djeser, Pharaon de la dynastie III (Ancien Empire), le fameux tombeau sud, il devine immédiatement que le caveau qu’il abrite, trop exigu pour recevoir le corps d’un homme, est en fait le cénotaphe de Pharaon, le tombeau du ka du roi dont le pendant, la tombe qui protège la momie se trouve dans la pyramide. A l’instar des rois thinites, Djeser aurait perpétué cette notion de double tombeau. Pourtant la question reste encore posée : le tombeau sud de Djeser serait-il le cénotaphe du tombeau qui aurait dû être construit à Abydos ? On peut le supposer mais aucune preuve archéologique, aucun document ne peut le confirmer.
Toujours est-il que, récemment, d’autres hypothèses ont été avancées : dans les tombeaux d’Abydos, des stèles soulignent la royale identité de son propriétaire, tandis qu’à Saqqarah on a pu retrouver certains objets inscrits au nom de Pharaon mais qui auraient appartenu aux ministres ou dignitaires memphites des rois thinites. A suivre. Donc.
Chadouf
Appareil permettant d'arroser artificiellement les terrains cultivables. Le chadouf, toujours en usage en Egypte et en Afrique, fut mis en oeuvre à partir du Moyen Empire. Il est formé d'un bras à balancier lesté, à une extrémité, d'un contrepoids d'argile durcie et muni de l'autre d'une barre verticale portant un seau en cuir. Il permet d'élever l'eau voulue vers les points d'arrosage. En l'installant en batterie, on peut conduire ainsi l'eau vers les plantations. Le chadouf était plus particulièrement destiné à l’arrosage des jardins des maisons des nobles. Pour arroser les champs les plus élevés, l’Egyptien disposait de la palanche et dans les champs jouxtant le Nil il utilisait la méthode d’irrigation par submersion des bassins de rétention.
Chapelle
Endroit du mastaba (simple niche, puis pièce à part entière) où se déroule le culte funéraire en l’honneur du défunt. On y trouve la stèle fausse-porte, la table d’offrandes et la fente qui communique avec le serdab.
Chapelles reposoirs : sanctuaires spécifiques édifiés le long de la route que suit la procession des prêtres lors de la sortie solennelle du dieu et qui accueillent la statue du dieu. On peut trouver, dans la région thébaine, de très nombreuses chapelles-reposoirs qui prennent la forme de kiosques, de temples à déambulatoire ou d’édifices tripartites.
Chapelle pure : nom donné au lieu saint où l’on coiffait les cheveux de la statue du dieu avant sa sortie sous les rayons de l’astre divin. Voir Denderah.
Contes
Contes, récits, romans autant de moyens de véhiculer des histoires vraies ou romancées, de dieux ou d’hommes. Ils pouvaient être écrits sur papyrus ou chantés dans les rues. Voir Hiéroglyphes
Coudée
Criosphinx
Sphinx à corps de lion et à tête de bélier. Une allée de criosphinx formant dromos réunit le temple de Karnak à celui de Louxor.
Crue
Sur le phénomène de la crue du Nil voir Planète Egypte
Animaux
Chat
Celui qui voit derrière et qui voit devant. Le rôle symbolique du chat est essentiel puisque c’est lui protège le dieu des attaques du cruel Apopis. Il tue le serpent dont il coupe la tête déposée au pied de l’arbre sacré. (Vignettes du Chapitre 17 du Livre des Morts). De même il protège l’âme des trépassés dans l’au-delà.
Deux races de chats existaient à l’époque ancienne : une race voisine de nos chats actuels le felis sylvestris libyca et une race de chat des marais, felis chau, de grande taille. Dans le quotidien des Egyptiens antiques, ceux-ci avaient remarqué les étonnantes aptitudes du félin à lutter contre les petits prédateurs de tout poil et les reptiles qui s’attaquaient aux réserves de grains et qui perturbaient l’hygiène de la maison. Il fut rapidement domestiqué au cours du troisième millénaire et honoré dans toutes les maisons comme un hôte de choix. Son nom en égyptien était tout simplement celui de son cri miw. On le retrouve peint sur les parois des tombeaux de Beni Hassan (Moyen Empire) et dans les hypogées du Nouvel Empire (tombe de Nebamoun à Thèbes) occupé à chasser les souris ou sagement couché sous la chaise de sa maîtresse.
A Basse Epoque, c’est la déesse Bastet qui récupéra l’image féline et elle fut très souvent représentée sous l’aspect bienfaisant de la chatte, contrebalançant ainsi l’aspect léonin et cruel de la lionne Sekhmet. Le culte du chat fut très populaire, surtout dans la région de Bubastis, et dans la nécropole des chats (Bubasteion), lieu de culte et de pèlerinage.