
Depuis Ménès, la capitale des Pharaons se trouvait à
Memphis. Tous les ordres partaient du Palais royal memphite pour se propager à travers le pays tout entier par le truchement d’innombrables fonctionnaires zélés. C’est le roi qui nomme ses administrateurs, le plus souvent issus de la lignée royale ou de l’entourage royal. Pourtant, sous la dynastie V, ces hautes charges échappèrent progressivement aux parents du roi pour atterrir entre les mains de personnages plus modestes. A la plus haute marche, il y avait le
vizir, tchaty, (parfois deux), improprement appelé de nos jours premier ministre ayant autorité sur les autres ministères : grenier, justice, trésor, travaux publics. Les surintendants veillaient aux travaux agricoles tandis que les chefs des travaux publics veillaient à la réalisation des grands projets architecturaux. Les Surintendants des levées de terre s’occupaient du recensement tandis que les harpédonaptes calculaient les superficies des terres. On trouve aussi le Chancelier de Haute-Egypte et le Chancelier de Basse-Egypte, le Président de la Maison Rouge et le Président de la Maison Blanche (impôts). Et encore autant de titres et fonctions dont l’organisation nous échappe encore. En médaillon Kephren Ancien Empire

Le pouvoir royal était délégué dans les provinces aux nomarques, gouverneurs des
nomes ou sepat qui divisaient l’Egypte en quarante-deux circonscriptions. Directement issus de l’administration centrale, ces nomarques ne posèrent pas de problèmes majeurs durant l’histoire des dynasties III, IV, et V. Mais, peu à peu, Pharaon perdit tout contrôle sur ces fonctionnaires un peu trop ambitieux, évidemment bien loin de la surveillance effective du Palais de Memphis. La fonction de nomarque, à l’origine agréée par le Roi évoluera lentement mais sûrement vers une charge héréditaire transmise en dehors de toute appréciation royale. Il est évident qu'à long terme, cette puissance montante des provinces pouvait devenir une menace pour l’autorité royale. Malheureusement, cette hypothèse se révélera juste et participera, entre autres événements, à la chute de l’Ancien Empire. Les superbes tombeaux situés de plus en plus en Haute-Egypte ou en Moyenne-Egypte, bien loin de Memphis, révèlent leur puissance et leur indépendance et contrastent avec les maigres constructions des souverains des dernières dynasties de l’Ancien Empire. En médaillon Pepi I Ancien Empire

Pour coordonner tous ces éléments, il fallait inventer le plus ingénieux des outils, celui qui allait permettre d’enregistrer les évènements, de fixer les tâches de chacun, les obligations de quiconque vivant sur le territoire égyptien : l’
écriture, moteur essentiel pour atteindre l’efficacité dans tous les domaines. Mise en place dès les premiers temps historiques, l’écriture hiéroglyphique devint l’apanage d’un groupe de fonctionnaires consciencieux et imbus de leur supériorité, figures incontournables de l’administration égyptienne : les scribes. Voir
Hiéroglyphes, signes sacrés.
L’armée proprement dite, une armée de métier permanente, n’existait pas : en cas de besoin, on mobilisait les forces locales. Quant aux temples, ils bénéficiaient des largesses royales et, tout comme pour les nomarques, ces privilèges exacerbés au bénéfice du clergé accélèreront le déclin royal. En médaillon le Sema Taouy, l'Union des Deux Terres
Voir pour informations complémentaires :
Pharaon et Organisation de la société.