"L’homme y passe
à travers des forêts de symboles
qui l’observent avec des regards familiers"

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Le temple funéraire de Montouhotep II
La pyramide d'Amenemhat I
La pyramide de Sesostris I
Les pyramides d'Amenemhat II et de Sesostris II
Le Labyrinthe d'Amenemhat III
Les tombes de Beni-Hassan 
Nous avons vu dans Chronologie que l’Histoire de l’Egypte pharaonique fut découpée en périodes successives dites fastes ou néfastes en fonction des aléas de l’histoire politique qui placèrent le pays au plus haut de sa gloire ou au plus bas de son déclin. Ainsi, le long règne de Pepi II et les prétentions hégémoniques des nomarques précipitèrent l’Egypte dans une période de troubles et de confusion dite Première Période Intermédiaire. Et durant cette période, il ne se passa plus rien de significatif dans le domaine artistique et monumental. Puis, la libération vint du Sud où des princes thébains, animés d’un souffle patriotique nouveau se lancèrent dans la reconquête du pays. Une ère nouvelle commence dite Moyen Empire et les chantiers royaux reprennent, enfin, leurs activités constructrices.
Sous la dynastie XI, Montouhotep II, digne successeur des libérateurs thébains, entreprend un nouveau type de construction funéraire.
LE TEMPLE FUNERAIRE DE MONTOUHOTEP II
Nebheteprê-Montouhotep II, unificateur du royaume, se lance dans une nouvelle aventure architecturale qui est, en quelque sorte, le lien entre les anciens types de tombeaux de l’Ancien Empire que sont les pyramides et les formes de tombeaux du Nouvel Empire à venir que sont les hypogées de la Vallée des Rois. Originaire de Thèbes, Pharaon Montouhotep choisit le site de Deir el-Bahari, sur la rive Ouest de Thèbes pour édifier son temple funéraire, le plus ancien de cette région. Il préfigure les temples funéraires du Nouvel Empire mais à la différence de ceux-ci qui sont des sanctuaires dédiés au dieu Amon et où se perpétue le souvenir du Pharaon défunt, le temple funéraire de Montouhotep II lui sert aussi de tombeau.
Considérablement endommagé, ce temple partiellement en ruines nous a livré cependant un plan encore visible. Exploré pour la première fois par Edouard Naville en 1903-1907, il se présente comme un temple à terrasses couvrant une superficie carrée de 22 m de côté et surmonté d’un édifice dit à tort pyramidal. La terrasse inférieure présente, en façade, un portique à deux rangées de piliers. Grâce à une rampe, l’on accède à la terrasse supérieure où un portique entoure sur seulement trois côtés une salle hypostyle formée de colonnes octogonales supportant un toit qui sert de socle monumental à un édifice plein dépourvu de chambres et de galeries. Depuis quelques temps, de nouvelles hypothèses émises, entre autres égyptologues, par Arnold, ont levé le doute et ne permettent plus d’employer le terme de pyramide pour nommer cet édifice central d’une hauteur initiale de onze mètres. Il convient plutôt de voir dans cet édifice une stylisation de la butte primordiale émergeant des eaux du Noun, certains émettant l’idée d’un immense mastaba, superstructure géante du tombeau royal. 


A l’Ouest de cet édifice carré, creusée dans la montagne, on trouve une grande cour ceinte d’un portique et une salle hypostyle pourvue de 80 colonnes. Dans cette pièce, un autel abritait la statue du roi déifié et servait de sanctuaire au dieu Amon.
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Avant de décider la construction de cette cour et de cette salle hypostyle, Montouhotep avait fait ériger six chapelles pourvues d’un puits s’enfonçant sous terre, tombeaux érigés en l’honneur de six dames royales. Le changement de plan obligea les architectes à incorporer ces chapelles dans le nouveau projet et, plus précisément, dans le mur séparant le bâtiment carré de la cour à portique. Les tombeaux ainsi cachés à la vue des pillards protégèrent les sarcophages des dames Kouit et Achayet dont les parois livrèrent de superbes bas-reliefs retraçant la vie quotidienne des dames de la cour.
A l’intérieur de ce temple, on trouve le tombeau et le cénotaphe de Montouhotep. Partant de la cour du cloître, à l'ouest du sanctuaire, un puits s’enfonce sous terre, sous la falaise, pour arriver dans une salle qui abritait quelques modèles de bateaux, un naos, des sceptres, des arcs brisés. A l'époque de Ramsès XI, un procès verbal stipule qu'il était encore inviolé.
En revanche, le cénotaphe livra des objets beaucoup plus intéressants comme cette imposante statue de Montouhotep assis, vêtu de son costume de jubilé, coiffé de la couronne rouge de Basse-Egypte, le visage peint en noir. Partant de l'avant cour, une longue galerie s'enfonçait sous terre sur 142 m à peu près pour arriver sous le centre de l'édifice central. Là, une salle livra les vestiges de restes d'offrandes, la fameuse statue et trois barques. L'on doit la découverte de cette pièce à un heureux hasard : le cheval d'Howard Carter buta à cet emplacement ce qui intrigua l'archéologue et l'incita à y faire des recherches. Depuis, on désigne ce lieu sous le nom de Porte du Cheval.

L’accession à ce temple monumental se faisait grâce à une chaussée montante, large avenue à ciel ouvert qui partait depuis le temple d’accueil, à la lisière des terres cultivées, pour s’achever plus d’un kilomètre plus loin au centre d’une avant-cour agrémentée de sycomores et de tamaris. Tout au long de cette avenue, des statues de Pharaon en habit de heb-sed s’alignaient tous les neuf mètres.
Aucun des successeurs de Montouhotep ne reprit pour son propre compte ces nouvelles conceptions architecturales. Il fallut attendre le règne de Hatchepsout, la reine-Pharaon, soit cinq siècles plus tard, pour retrouver dans son temple funéraire construit par Senenmout des similitudes architecturales.
LA PYRAMIDE D'AMENEMHAT I
Amenemhat I renoue avec la tradition des pyramides et fait édifier son tombeau à Lisht, la nouvelle capitale de l’empire égyptien sous la dynastie XII. Cependant il conserve le plan en deux terrasses successives élaboré par son ancêtre à Deir el-Bahari. Ainsi, sur la terrasse supérieure, nous trouvons la pyramide entourée d’un mur de pierre et, à côté, mais en dehors de l’enceinte royale, s’alignent les tombes de la famille royale. Sur la terrasse inférieure, se trouve le temple funéraire que côtoient quelques tombes de particuliers.
Bien peu scrupuleux des constructions de ses ancêtres, Amenemhat I n’hésita pas à piller les matériaux nécessaires à son complexe dans les tombeaux de l’Ancien Empire. Cette impolitesse a permis cependant, pour le plus grand bonheur des égyptologues de notre temps, de conserver et restituer de nombreuses pièces intéressantes.
L’ouverture se fait sur la face Nord de la pyramide. Cependant, en raison du problème crucial de l’infiltration des eaux, l’accès à la chambre funéraire perpétuellement inondée ne peut plus se faire.
LA PYRAMIDE DE SESOSTRIS I
Successeur d’Amenemhat I, Sesostris I fit édifier sa pyramide à moins d’un kilomètre. A peine un peu plus grande, elle présentait l‘avantage d’une nouvelle technique de construction. En effet, le noyau intérieur était soutenu par une structure en forme d’étoile constituée de murs croisés. Elle mesurait environ 105 m de côté et 60 m de haut. Une longue avenue reliait le temple d’accueil au temple haut bordée à intervalles réguliers de statues de Pharaon sous l’aspect d’Osiris.
A chaque extrémité de la chaussée, on pouvait voir une rangée de six piliers osiriaques. Dans la cour à portique, on pouvait aussi admirer des statues du roi et dix d’entre elles ont été retrouvées, enfouies dans une fosse durant l’Antiquité probablement pour échapper au vandalisme.
Un mur d’enceinte original ceignait la pyramide : ses parois intérieures et extérieures étaient décorées de cent représentations du serekh contenant le nom d’Horus de Sesostris I. Un deuxième mur d’enceinte délimitait les pyramides des reines et des princesses, neuf au total.
LES PYRAMIDES D'AMENEMHAT ET SESOSTRIS II
Le complexe pyramidal d’Amenemhat n’apporte aucun changement significatif dans le domaine architectural de cette époque. La pyramide est surtout célèbre par l’inestimable collection de bijoux qu’elle livra et actuellement conservée au musée du Caire, superbe trésor dévoilant le remarquable travail des artisans orfèvres du Moyen Empire.
Successeur d’Amenemhat II, Sesostris II innova et bouscula la tradition en plaçant l’ouverture de son tombeau, non plus au Nord mais au Sud. Ce changement de plan intrigua beaucoup Petrie qui passa une grande partie de son temps à chercher l’entrée cachée pour découvrir enfin un puits creusé au Sud du tombeau et menant à la chambre funéraire. Il découvrit même un second puits aboutissant à la galerie qui, selon lui, avait du être utilisée pour déplacer le sarcophage jusqu’à son lieu de repos éternel. Ce sarcophage en granite est, toujours selon Petrie, une des plus belles œuvres jamais réalisée dans cette matière si difficile à travailler.
Aux abords des murs qui ceignaient la pyramide, les archéologues trouvèrent une magnifique collection de bijoux et d’objets de toilette abritée dans trois coffres d’ébène. Digne rivale de la collection de Dachour, une partie est conservée au musée du Caire, l’autre au Metropolitan Museum de New York.

Le Labyrinthe d'Amenemhat III
Amenemhat III fut le dernier grand souverain de la dynastie XII. Il commença par construire une pyramide à Dachour mais des problèmes liés à l’affaissement du terrain stoppèrent rapidement les travaux. Pharaon décida alors de transférer son complexe funéraire à Hawara dans le Fayoum. Grand constructeur du lac Moeris, il fit grande impression sur Hérodote qui, subjugué par les colossales statues de Pharaon qui s’élevaient près du lac artificiel, fit courir l’idée que le roi avait fait creuser complètement ce lac alors que le plan d’eau existait probablement avant l’arrivée du roi. Voir Extraits de Textes.
Il est aussi l’instigateur d’un ouvrage fort original appelé par les Grecs Labyrinthe. Cet ouvrage qui constitue le temple funéraire de la pyramide se présente comme un vaste dédale composé de nombreuses cours séparées et disposées en rangées. De nombreux auteurs antiques furent impressionnés par cette construction longue de 300 m et large de 240 m. Pline, Hérodote en firent de nombreux commentaires.
Voici celui de Strabon :" Dans cette province se trouve également le Labyrinthe, une œuvre comparable aux grandes pyramides, et à côté de celui-ci la tombe du roi qui le construisit. Nous arrivons dans un espace trapézoïdal avec un village et un grand palais composé d'autant de parties qu'étaient les anciennes provinces de l'Egypte. Devant les entrées, l'on peut voir de nombreuses cryptes, avec de tortueux passages communiquant entre eux, conçus de manière à ce qu'un étranger ne puisse trouver ni l'entrée ni la sortie vers les cours sans l'aide d'un gardien. Mais la chose la plus extraordinaire est que la voûte de chacune des pièces est formée d'une unique pierre, ainsi que la voûte de chacune des cryptes, sans adjonction de structure de bois ou d'autres matériaux."
Malheureusement, il ne reste plus rien de cet extraordinaire ensemble et il ne nous est même plus possible d’en tirer un plan.
Au Nord du Labyrinthe se dressait la pyramide faite de brique et recouverte de calcaire. Le plan en était extrêmement complexe et Petrie qui tenta d’y pénétrer éprouva bien des difficultés pour se repérer dans ce dédale de galeries. Dans l’antichambre du tombeau, les archéologues découvrirent un ensemble d’objets en albâtre ayant appartenu à la fille d’Amenemhat, la princesse Nefrou-Ptah. Petrie découvrit aussi deux beaux sarcophages de granite, l’un appartenant à Pharaon, l’autre étant probablement celui de sa fille. Il précisa même qu’il avait découvert des bouts d’os. Ceux de Nefrou-Ptah ? Difficile de le préciser. D’autant plus que des archéologues égyptiens découvrirent à deux kilomètres de là d’énormes blocs de calcaire sous lesquels ils trouvèrent une chambre abritant un sarcophage au nom de la princesse et comportant de nombreux objets funéraires.
Les pyramides du Moyen Empire sont les derniers grands vestiges de ce type de construction funéraire de l’Egypte pharaonique. Les innovations que l’on perçoit tant dans le système très complexe des couloirs et des chambres du tombeau que dans le complexe funéraire proprement dit traduisent un profond changement dans la vision du monde et des conceptions funéraires de cette époque. La douloureuse expérience des pillages et vandalismes de la fin de l’Ancien Empire incita à concevoir des mesures de sécurité optimales donc très complexes.
D’autre part, le développement de la religion osirienne encouragea les Pharaons à construire à Abydos, ville sainte d’Osiris, des tombes et des cénotaphes. Ainsi Sesostris III se fit construire à Abydos un tombeau à galeries contenant trois cénotaphes successifs et un tombeau d’Osiris.
Les derniers Pharaons du Moyen Empire ne laissèrent pas de monuments significatifs. Durant le Seconde Période Intermédiaire, les constructions sont rares. On peut noter cependant l’édification de trois pyramides.
La première appartenait à Imeny l’Asiatique et se trouve à Dachour. La seconde est celle de Khendjer sise non loin du mastabat Faraoun et fut fouillée par Jéquier. La dernière, vraisemblablement inachevée n’a pas laissé trace de son propriétaire.
Tout comme pour la période de l’Ancien Empire, il est intéressant de se pencher maintenant sur les tombes des nobles et des particuliers qui forment à Beni-Hassan en Moyenne-Egypte, la plus extraordinaire nécropole du Moyen Empire.
LES TOMBES DE BENI HASSAN
La Moyenne Egypte est une région essentielle pour appréhender la période du Moyen Empire. Durant la Première Période Intermédiaire, les nomarques égyptiens ont vu leur autonomie et leur puissance croître considérablement. A l’origine nommés par Pharaon, leur charge devient rapidement héréditaire ce qui précipite, entres autres raisons, la chute de l’Ancien Empire
Très rapidement, ils deviennent de puissants seigneurs en quête d’indépendance et d’autonomie par rapport au pouvoir central. Les gouverneurs portent alors des titres ronflants, à la mesure de leur puissance tant religieuse que politique : ils sont haty-â, celui dont le bras est en avant, mer hemounetjer, celui des prêtres, ou hery-tep-âa, grand supérieur en chef. En Moyenne Egypte, les princes d’Héracléopolis se disputent le pouvoir avec les princes thébains. Ils laisseront, creusées dans le flanc de la montagne, des tombes qui sont de véritables livres ouverts retraçant avec emphase leur vie quotidienne et leurs activités politiques.
Tout visiteur qui se promène aujourd’hui en Moyenne Egypte à la recherche de ces tombes illustres perçoit très rapidement, au sein de ce paysage grandiose, toute la puissance et l’orgueil des nomarques du Moyen Empire. Les hypogées de Beni-Hassan sont creusées dans les flancs de la montagne orientale. Par contre, d’autres nécropoles seront aménagées sur la rive occidentale du Nil telles Meir, Assiout ou Deir Rifeh.
La nécropole de Beni-Hassan est creusée le long d’une longue strate de calcaire horizontale et les façades des tombes qui imitent les belles façades de palais sont visibles de loin Photo. Jusqu’à la dynastie XI, les tombes présentent un plan d’ensemble composé de salles vastes et simples. Puis, tout devient plus complexe, la tombe se transforme en un véritable palais d’éternité digne des plus grands rois : la façade se transforme et prend l’aspect d’un portique à colonnes, on introduit des colonnes dans des salles de plus en plus imposantes, les plafonds sont richement décorés de fresques les plus originales Photo. Le plan d’ensemble ne varie guère de celui qui orchestrait les mastabas de l’Ancien Empire : on y retrouve la chapelle où officient les prêtres, la stèle fausse-porte qui relie le défunt au monde des vivants, le serdab qui abrite la statue du propriétaire et enfin le puits qui conduit à la chambre sépulcrale. La seule différence notable vient de l’orientation donnée à l’ouverture de la tombe qui regarde maintenant vers l’Ouest et non plus vers l’Est.
La nécropole de Beni-Hassan comprend près de trente neuf tombeaux dont douze sont décorés et cinq dans un état exceptionnel.
Les tombes d’Assiout sont, malheureusement, très dégradées mais elles comptent parmi les plus imposants complexes funéraires du Moyen Empire. Il faut ici employer le terme de complexe, à l’instar des complexes funéraires royaux car ces tombes possédaient, un peu plus bas dans la Vallée, des édifices tels qu’une chaussée montante, un pylône, un cour, une terrasse pourvue d’une salle hypostyle.
A Thèbes, un nouveau type de tombe prend naissance, le type des tombes saff : la façade de la tombe qui s’enfonce au cœur de la montagne est dotée d’une ou deux rangées de piliers taillés directement dans la pierre. Cette entrée est précédée d’une vaste cour entourée d’un mur d’enceinte. Une fois l’entrée de la tombe proprement dite franchie, un couloir axial mène à la chapelle funéraire puis à un puits conduisant à la chambre funéraire. Ce type de tombe préfigure les futurs hypogées royales du Nouvel Empire.
Mais s’il fallait retenir une impression d’ensemble, il faudrait s’attarder sur la vie extraordinaire, le dynamisme incroyable qui s’échappent des scènes peintes sur les murs. Tout comme pour les tombes de l’Ancien Empire, c’est la vie quotidienne qui est dessinée sur les parois des multiples salles. A Beni-Hassan, les artistes ont opté pour l’utilisation de la peinture et ont délaissé la technique du bas-relief tandis qu’à Meir les compositions murales se présentent sous l’aspect de bas-reliefs peints. Peut-être devons nous attribuer à ce choix unique de Beni-Hassan des difficultés liées à la médiocre qualité de la pierre ou à un désir de gain de temps. Toujours est-il que, libérée déjà durant la Première Période Intermédiaire des canons stricts de l’Ancien Empire, la peinture diffuse avec bonheur des scènes claires et extrêmement lisibles. L’organisation en registres des différentes scènes n’a plus cours ou on la remplace par des lignes plus fines qui marquent le sol sur lequel évoluent les personnages. Les peintres n’hésitent pas à utiliser une palette de couleurs où les contrastes les plus marqués côtoient les nuances les plus délicates. La liberté prise dans le tracé du pinceau, le passage nuancé et subtil d’une couleur à l’autre permettent de recréer des ambiances et des atmosphères d’une grande originalité et d’un impressionnant réalisme.
Tout comme pour l’Ancien Empire, le répertoire iconographique tend essentiellement à traduire la vie quotidienne dans des thèmes aussi variés que la culture, l’élevage, l’artisanat. Des hommes moissonnent les champs, des femmes se préoccupent du repas et cuisinent la pâte qui donnera le pain (préparation du pain) (repas funéraire). Les peintres dessinent encore et toujours les fourrés de papyrus (tombe d’Ankhtifi) et dessinent avec une grande délicatesse mêlée de vivacité des oiseaux perchés sur la cime d’un acacia (tombe de Khnoumhotep) (papyrus) (oiseau). Ma préférée et la plus attendrissante de toutes est celle d’un petit âne portant sur son dos un double panier. Les contours nets et précis du petit animal, ses doux yeux en amande traduisent l’attention que l’artiste a projeté sur cette gentille bête si utile et si présente dans la vie de l’Egyptien antique (tombe de Ti)
Parmi les tombes les plus illustres de Beni-Hassan, citons celle de Kheti, gouverneur du seizième nome sous la dynastie XI, la tombe d'Amenemhat et la tombe de Khnoumhotep.Mais l’on découvre aussi les scènes classiques d’offrandes au défunt que l’on avait déjà étudiées dans les mastabas de l’Ancien Empire.Je vous propose de partir à la découverte d'autres tombes en compagnie de Thierry Benderitter/Osiris sur les pages qu'il a créées en l'honneur des gouverneurs de Beni Hassan :http://www.osirisnet.net/tombes/autres/tmbautre.htm
Il est intéressant de constater que toutes ces scènes, à l’origine créées pour permettre au défunt d’accéder à l’au-delà, nous offrent une idée très précise de la vie égyptienne au Moyen Empire. Image projetée de la puissance de son propriétaire, preuve incontestable de sa puissance dans le monde des vivants et du détachement qu’il tend à souligner par rapport à Pharaon, la tombe du nomarque du Moyen Empire est un procédé incomparable pour faire connaître à tous, et ce pour l’éternité, sa position élevée dans la vie économique et politique du pays. Il fut le gouverneur de son nome auprès du roi dans le monde des vivants, sa charge était primordiale, c’est par elle que s’organisait une bonne gestion du pays. Il deviendra sûrement un bon gouverneur pour les dieux et sa place auprès d’eux sera incontestable.

























Mais le Moyen Empire ne se distingue pas seulement par ses constructions funéraires. Suite à l’effondrement de l’Ancien Empire et à la période troublée qui le suivit, beaucoup de valeurs primordiales avaient été abandonnées, Pharaon avait perdu la confiance de son peuple. Le chaos était revenu sur la terre d’Egypte, le lien entre les dieux et les hommes, entre Pharaon et Dieu était rompu. Dans ces temps d’incertitude, Pharaon ne subvenait plus parfaitement aux besoins des dieux par des cultes quotidiens, les dieux ne pouvaient plus exaucer les désirs des hommes. La confiance mit très longtemps à se rétablir, confiance qui ne pouvait se nouer qu’au sein d’un temple, lieu de rencontre entre les dieux et les hommes. Les temples du Moyen Empire nous sont parvenus en très mauvais état. Il nous est cependant possible d’en admirer encore de très beaux vestiges à Karnak, par exemple, avec la chapelle blanche de Sesostris I ou à Denderah avec la chapelle de Montouhotep II.
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